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Page:Nietzsche - Considérations inactuelles, I.djvu/200

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souvent l’impression qu’il n’est point du tout question de christianisme. De quoi donc alors ? À quoi devons-nous penser, quand nous entendons « les plus grands théologiens du siècle » définir le christianisme comme la religion qui permet « de pénétrer par l’esprit dans toutes les religions véritables et, plus encore, dans celles qui sont seulement possibles », quand l’ « Église véritable » qu’apportera l’avenir sera « une masse en fusion et sans contours, où chaque partie se trouvera tantôt ici, tantôt là et où tout se mêlera en paix » ? Encore une fois, à quoi devons-nous penser ?

Ce qui s’est passé avec le christianisme, à savoir que, sous l’influence du traitement historique, il est devenu falot et anti-naturel (au point que cette pratique juste poussée à l’extrême en a fait une simple histoire de la religion, de religion qu’il était), on peut l’étudier sur tout ce qui possède de la vie. Ce qui vit cesse de vivre quand on a achevé de le disséquer. L’état douloureux et maladif commence quand commencent les exercices de dissection historique. Il y a des hommes qui croient à une vertu curative, transformatrice et réformatrice de la musique allemande sur les Allemands. Ils voient avec colère et considèrent que c’est une injustice commise sur ce que notre civilisation a de plus vivant, quand des hommes comme Mozart et Beethoven sont aujourd’hui déjà accablés par le savant fatras des biographes, et forcés de répondre à mille