Page:Nietzsche - Considérations inactuelles, I.djvu/239

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que l’on appelle aujourd’hui « homme », comme si par là il fallait seulement entendre l’égoïste désabusé. Il prophétise, de même, qu’après un pareil âge d’homme, viendra un âge de vieillesse qui le complétera, mais cette prophétie a visiblement le but d’accabler de ses lazzis nos vieillards actuels, car il parle de la maturité contemplative qu’ils mettent « à passer en revue les souffrances et les sombres orages de leur vie passée et la vanité de ce qu’ils considéraient jusqu’à présent comme le but de leurs efforts ».

Non, à l’âge viril d’un pareil égoïsme astucieux et de culture historique correspond une vieillesse attachée à la vie, avec une avidité répugnante et sans dignité, et, enfin, comme dernier acte qui termine « cette histoire singulièrement accidentée, ainsi qu’une seconde enfance, l’oubli complet, sans yeux, sans dents, sans goût et le reste ».

De quelque côté que viennent les dangers pour notre vie et notre civilisation, que ce soit de ces vieillards sauvages, privés de dents et de goût, ou de ces êtres qu’Hartmann dénomme des « hommes », en face de tous deux, nous voulons tenir à pleines dents aux droits de notre jeunesse, et ne pas nous lasser de défendre l’avenir, dans notre jeunesse, contre ces iconoclastes qui veulent briser les images de l’avenir. Mais cette lutte nous fait faire une constatation particulièrement grave : On active, on encourage et l’on utilise avec intention les débauches