sant, surnommé le « vase de bonheur ». Alors
sortirent d’un vol tous les maux, êtres vivants ailés :
depuis lors ils rôdent autour de nous et font
tort à l’homme jour et nuit. Un seul mal n’était pas
encore échappé du vase : alors Pandore, suivant
la volonté de Zeus, remit le couvercle, et il resta
dedans. Pour toujours, maintenant, l’homme a
chez lui le vase de bonheur et pense merveilles du
trésor qu’il possède en lui, il se tient à son service,
il cherche à le saisir quand lui en prend l’envie ; car
il ne sait pas que ce vase apporté par Pandore était
le vase des maux, et tient le mal resté au fond pour
la plus grande des félicités, — c’est l’Espérance. —
Zeus voulait en effet que l’homme, quelques tortures
qu’il endurât des autres maux, ne rejetât cependant
point la vie, continuât à se laisser torturer toujours
à nouveau. C’est pourquoi il donne à l’homme l’Espérance : elle est en vérité le pire des maux, parce
qu’elle prolonge les tortures des hommes.
Le pouvoir calorique moral est inconnu. — Le fait qu’on a ou n’a pas eu certains spectacles ou certaines impressions, par exemple d’un père injustement condamné, mis à mort ou martyrisé, d’une femme infidèle, d’une cruelle attaque d’ennemi, décide de ce que nos passions parviennent à la température d’incandescence et dirigent toute