efforts pour notre santé). Nous concluons par analogie
que quelque chose fait mal à quelqu’un et, par
le souvenir et la force de l’imagination, nous pouvons
en souffrir nous-mêmes. Mais quelle différence
il reste toujours entre le mal de dents et le mal
(pitié) qu’excite la vue du mal de dents ! Ainsi :
lorsqu’on nuit soi-disant par méchanceté, le degré
de la douleur causée nous est dans tous les cas
inconnu ; or dans la mesure où il y a plaisir à l’acte
(sentiment de sa propre puissance, de sa propre
forte excitation), l’acte se fait pour conserver le
bien-être de l’individu et tombe ainsi sous le même
point de vue que la légitime défense, le mensonge
légitime. Sans plaisir, point de vie ; le combat pour
le plaisir est le combat pour la vie. De savoir si
l’individu livre ce combat de sorte que les hommes
l’appellent bon ou de sorte qu’ils l’appellent mauvais,
c’est une question que décident le niveau et la
nature de son intelligence.
La justice rétributive. — Qui a pleinement saisi la théorie de l’irresponsabilité complète ne peut plus ranger sous la catégorie de justice ce que l’on appelle justice des peines et des récompenses : à supposer que la justice consiste à donner à chacun ce qui lui appartient. Car celui qui est puni ne mérite pas la punition ; il est seulement em-