ditionnée par la perspective et son injustice. Il te fallait
avant tout voir de tes yeux où il y a toujours le plus
d’injustice : à savoir : là où la vie a son développement
le plus mesquin, le plus étroit, le plus pauvre, le plus rudimentaire, et où pourtant elle ne peut faire autrement
que de se prendre elle-même pour la fin et la mesure
des choses, que d’émietter et de mettre en question furtivement, petitement, assidûment, pour l’amour de sa
conservation, ce qui est plus noble, plus grand, plus
riche, — il te fallait voir de tes yeux le problème de la hiérarchie, et la façon dont la puissance et la justesse
et l’étendue de la perspective croissent ensemble à mesure qu’on s’élève. « Il te fallait » — il suffit, l’esprit
libre sait désormais à quel « il faut » il a obéi, et aussi
quel est maintenant son pouvoir, quel est, maintenant
seulement — son droit…
C’est de cette façon que l’esprit libre se donne une réponse à l’égard de cette énigme du coup de partie et il finit, en généralisant son cas, par se décider ainsi sur ce qui s’est produit dans sa vie. « Ce qui m’est arrivé, se dit-il, doit arriver à tout homme en qui une mission veut prendre corps et « venir au monde ». La puissance et la nécessité secrète de cette mission agira sous et dans ses destins individuels à la manière d’une grossesse inconsciente, — longtemps avant qu’il se soit rendu compte lui-même de cette mission et en connaisse le