dérivations de la libre-pensée sont loyalement
entendues ; le fait est qu’il se produit beaucoup d’esprits
libres de l’une ou de l’autre sorte. Mais ce pourrait
être une raison pour que les principes auxquels
ils sont parvenus par ces voies fussent plus vrais
et plus dignes de confiance que ceux des esprits
dépendants. Dans la connaissance de la vérité, il
s’agit de ce qu’on l’a, non pas de savoir par quel
motif on l’a cherchée, par quelle voie on l’a trouvée.
Si les esprits libres ont raison, les esprits dépendants
ont tort, peu importe que les premiers soient
arrivés au vrai par immoralité, que les autres, par
moralité, se soient jusqu’ici tenus au faux. — Au
reste, il n’est pas de l’essence de l’esprit libre d’avoir
des vues plus justes, mais seulement de s’être
affranchi du traditionnel, que ce soit avec bonheur
ou avec insuccès. Pour l’ordinaire toutefois il aura
la vérité ou du moins l’esprit de la recherche de la
vérité de son côté : il cherche des raisons, les autres
une croyance.
Origine de la foi. — L’esprit dépendant n’occupe pas sa position par des raisons mais par l’habitude ; s’il est par exemple chrétien, ce n’est pas qu’il ait eu la vue des diverses religions et le choix entre elles ; s’il est Anglais, ce n’est pas qu’il se soit décidé pour l’Angleterre, mais il a trouvé existantes la