d’ordinaire plus mal, parce qu’il ne songe pas tant
au fait qu’à lui-même.
Le lecteur. — Celui qui lit à haute voix des poèmes dramatiques fait des découvertes sur son caractère : il trouve pour certaines situations et scènes
sa voix plus naturelle que pour d’autres, par
exemple pour tout ce qui est pathétique ou pour le
bouffon, tandis que peut-être dans la vie ordinaire
il n’aurait seulement pas l’occasion de montrer de
la passion ou de la scurrilité.
Une scène de comédie qui se joue dans la vie. — Quelqu’un se fait par la réflexion une opinion ingénieuse sur un thème, afin de l’exposer dans une compagnie. On pourrait alors se faire une comédie d’entendre et de voir comment il met toutes voiles dehors pour arriver à ce point et embarquer toute la compagnie vers l’endroit où il pourra faire sa remarque ; comment il pousse continuellement l’entretien vers un seul but, parfois perd la direction, la reprend, enfin saisit le moment : le souffle lui manque presque — et là, quelqu’un lui prend la remarque de la bouche. Que fera-t-il ? De l’opposition à son opinion propre ?