tions un peu fortes entraînent avec elles une résonance d’impressions et de dispositions analogues :
elles excitent également la mémoire, il se réveille
en nous à propos d’elles le souvenir de quelque
chose et la conscience d’états semblables et de leur
origine. Ainsi se forment de rapides associations
habituelles de sentiments et de pensées, qui enfin,
lorsqu’elles se suivent avec la vitesse de l’éclair,
ne sont plus aperçues comme des complexités,
mais comme des unités. C’est en ce sens que l’on
parle du sentiment moral, du sentiment religieux,
comme si c’étaient là de pures unités ; en réalité ce
sont des courants à cent sources et affluents. Ici
encore, comme si souvent, l’unité du mot ne donne
aucune garantie pour l’unité de la chose.
Pas de dedans et de dehors dans le monde. — De même que Démocrite transportait les concepts d’en haut et en bas à l’espace infini, où ils n’ont pas de sens ; ainsi les philosophes en général transportent le concept de « dedans et dehors » à l’essence et à l’apparence du monde ; ils pensent que, par des sentiments profonds, on pénètre profondément dans l’intérieur, on se rapproche du cœur de la nature. Mais ces sentiments sont profonds seulement en tant qu’avec eux, d’une façon à peine sensible, sont régulièrement excités certains groupes