et sont charbonnés comme ceux-là, qu’ils deviennent
utilisables. Tant qu’ils brûlent et fument,
ils sont peut-être plus intéressants, mais
inutiles et trop souvent incommodes. — L’humanité
emploie sans compter tous les individus comme
combustible pour chauffer ses grandes machines :
mais pourquoi donc les machines, si tous les
individus (c’est-à-dire l’humanité) ne sont bons
qu’à les entretenir ? Des machines qui sont leur
fin à elle-mêmes, est-ce là l’umana commedia ?
De la petite aiguille de la vie. — La vie se compose
de rares moments isolés d’une extrême importance
et d’intervalles en nombre infini, dans lesquels
c’est tout au plus si les ombres de ces moments
planent autour de nous. L’amour, le printemps,
toute belle mélodie, la montagne, la lune, la mer
— tout ne parle qu’une fois entièrement au cœur : si
même il arrive qu’ils prennent la parole tout à fait.
Car beaucoup de gens n’ont pas même ces moments
et sont eux-mêmes des intervalles et des
pauses dans la symphonie de la vie réelle.
Assaillir ou envahir. — Nous commettons souvent la faute de traiter en ennemi une tendance ou un parti ou une époque, parce que nous n’arrivons