et la résistance. Au reste, celui qui se refuse
beaucoup de choses dans l’ensemble s’accordera
facilement de l’indulgence dans le détail. Il serait possible que celui qui s’est élevé au-dessus de l’approbation des contemporains, ne voulût pas pour cela
se refuser la satisfaction de petites vanités.
Âge de la prétention. — C’est entre la vingt-sixième et la trentième année que s’étend chez les
hommes de talent la période propre de la prétention ; c’est le temps de la maturité première avec un
fort reste d’acidité. On réclame à raison de ce qu’on
sent en soi, d’hommes qui n’en voient rien ou peu,
de l’honneur et du respect, et l’on se venge de ce
que d’abord ils font défaut par ce regard, ce geste
de prétention, ce son de voix, qu’une oreille et
qu’un œil fins reconnaissent dans toutes les productions de cet âge, que ce soient poèmes, philosophies, ou peintures et musique. Les hommes d’expérience plus âgés en sourient et songent avec
émotion à ce bel âge de la vie, où l’on se fâche contre la destinée de ce qu’on est tant et paraît si peu.
Plus tard on paraîtra réellement plus, — mais on a
perdu la ferme conviction d’être beaucoup ; qu’on
reste donc toute sa vie fou incorrigible de vanité.
Illusoire et pourtant utile. — Comme pour côtoyer