que, dans le même sens, il n’y a pas non plus
de vertus ; que tout ce domaine d’idées morales
est continuellement flottant, qu’il y a des conceptions
plus élevées et plus basses du bien et
du mal, du moral et de l’immoral. Qui ne demande
aux choses rien de plus que de les connaître arrive
aisément à vivre en paix avec son âme, et c’est tout
au plus par ignorance, mais difficilement par concupiscence,
qu’il errera (qu’il péchera, comme dit le
monde). Il ne voudra plus excommunier et extirper
les appétits ; mais son but unique, qui le domine
entièrement, de connaître à tout moment aussi bien
que possible, lui donnera du sang-froid et adoucira
tout ce qu’il y a de sauvage dans sa nature.
En outre, il s’est affranchi d’une foule d’idées torturantes,
il n’est plus impressionné des mots de
peines de l’enfer, d’état de péché, d’incapacité du
bien : il n’y reconnaît que les ombres évanouissantes
de conceptions du monde et de la vie qui
sont fausses.
La morale considérée comme une autotomie de l’homme. — Un bon auteur, qui met réellement du cœur à son sujet, souhaite que quelqu’un vienne le réduire lui-même à néant, en exposant plus clairement le même sujet et en donnant une réponse définitive à tous les problèmes qu’il com-