Aller au contenu

Page:Nietzsche - Humain, trop humain (2ème partie).djvu/123

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
123
OPINIONS ET SENTENCES MÊLÉES

tation sentimentale s’allient tout aussi souvent à la volonté implacable d’arriver par tous les moyens et de se faire admettre exclusivement que l’esprit sccourable, bienfaisant et bienveillant à l’instinct de clarté et de netteté d’esprit, de modération et de pudeur du sentiment.

197.

Ce qui lie et ce qui sépare. — Ne trouve-t-on pas dans la téte ce qui unit les hommes — la compréhension de l’utilité et du préjudice général —, et dans le cœur ce qui sépare — l’aveugle choix et l’aveugle penchant, en amour et dans la haine, la faveur accordée à l’un aux dépens de tous les autres et le mépris de l’utilité publique qui en résulte ?

198.

Tireurs et penseurs. — Il y a des tireurs singuliers qui, bien qu’ils aient manqué le but, quittent, cependant le tir avec le sentiment de secrète fierté d’avoir, en tous les cas, envoyé leur balle très loin (au delà du but, il est vrai), ou d’avoir atteint, si ce n’est le but, du moins autre chose. Et il en est de même de certains penseurs.

199.

De deux côtés à la fois. — On en veut à un ourant intellectuel lorsqu’on lui est supérieur et ue l’on désapprouve son but, ou encore lorsque ,on but est trop élevé pour nous et méconnaissale à notre œil, c’est-à-dire lorsqu’il nous est supé-