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OPINIONS ET SENTENCES MÊLÉES



301.

L’homme de parti. — Le véritable homme de parti n’apprend plus rien, il ne fait qu’expérimenter et juger : tandis que Solon, qui ne fut jamais homme de parti, mais qui poursuivit son but à côté et au-dessus des partis, ou même contre eux, devint l’auteur (et cela est significatif) de cette simple parole qui recèle toute la santé inépuisable d’Athènes : « Je deviens vieux, mais je continue à apprendre. »

302.

Ce qui est allemand selon Gœthe. — Ils sont vraiment insupportables et l’on ne peut même pas accepter ce qu’ils ont de bon, ceux qui possèdent la liberté de sentiment et ne s’aperçoivent pas que l’indépendance du goût et de l’esprit leur manque. Mais selon le jugement bien pesé de Gœthe, cela précisément est allemand. — Sa parole et son exemple démontrent que l’Allemand doit être plus qu’un Allemand pour être utile, ou même seulement supportable aux autres nations — et il indique dans quelle direction il doit aspirer à se dépasser et à sortir de lui-même.

303.

Quand il faut s’arrêter. — Lorsque les masses commencent à se débattre avec rage et que la raison s’obscurcit on fait bien, pour le cas où l’on ne serait pas tout à fait certain de la santé de son