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HUMAIN, TROP HUMAIN, DEUXIÈME PARTIE



338.

Dernière opinion sur les opinions. — Ou bien l’on cache ses opinions, ou bien l’on se cache derrière elles. Celui qui agit autrement ne connaît pas la marche du monde ou fait partie de l’ordre de la sainte témérité.

339.

« Gaudeamus igitur ». — Il faut que la joie contienne aussi des forces édifiantes et guérissantes pour la nature morale de l’homme : comment se pourrait-il autrement que, chaque fois que notre âme se repose sous les rayons de soleil de la joie, elle se promet involontairement d’« être bonne », de « devenir parfaite » et qu’elle est saisie d’une sorte de pressentiment de la perfection, semblable à un frisson de bonheur ?

340.

À quelqu’un qui a été loué. — N’oublie pas qu’aussi longtemps qu’on te loue tu n’es pas encore sur ton propre chemin, mais sur celui d’un autre.

341.

Aimer le maître. — Le maître est aimé de l’ouvrier autrement que du maître.

342.

Trop beau et trop humain. — « La nature est trop belle pour toi, pauvre mortel » — il n’est pas