mauvais prend du prestige, ce qui a de la valeur
y perd — surtout en art.
Dernier enseignement de l’histoire. — « Hélas !
que n’ai-je vécu alors ! » — c’est ainsi que parlent
les hommes insensés et folâtres. Au contraire, à
chaque fragment d’histoire que l’on aura étudié
sérieusement, fût-ce même la terre promise du
passé, on finira par s’écrier : « Non, je ne voudrais
y revenir à aucun prix ! l’esprit de cette époque
pèserait sur moi, avec une pression de cent atmosphères,
je ne pourrais me réjouir de ce qu’elle a
de beau et de bon, ni digérer ce qu’elle a de mauvais. »
— Il est certain que la postérité jugera de
même au sujet de notre époque : on dira qu’elle fut
insupportable et que la vie ne méritait pas d’y être
vécue. — Et pourtant chacun arrive à s’accommoder
de son temps ? — C’est non seulement parce
que l’esprit de son temps pèse sur lui, mais encore
parce qu’il l’a en lui. L’esprit du temps se résiste
à lui-même, il se porte lui-même.
La générosité comme masque. — Avec de la générosité dans l’attitude on exaspère ses ennemis, avec de l’envie manifestée, on se les concilie presque : car l’envie compare, met en parité, elle est une façon d’humilité involontaire et plaintive. — À cause de l’avantage indiqué, l’envie n’aurait-elle pas été prise comme masque par ceux qui n’étaient pas envieux ? Peut-être. Ce qui est certain