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Page:Nietzsche - Humain, trop humain (2ème partie).djvu/418

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HUMAIN, TROP HUMAIN, DEUXIÈME PARTIE

voici au bout, aie un petit moment de patience encore. Ce gazon est humide, j’ai le frisson.

Le voyageur : Oh ! est-il déjà temps de nous séparer ? Et il a fallu pour finir que je te fasse mal, j’ai vu que tu en devenais plus sombre.

L’ombre : J’ai rougi, dans la couleur où il m’est possible. Il m’est revenu que j’ai souvent couché à tes pieds comme un chien et qu’alors tu…

Le voyageur : Et ne pourrais-je pas en toute hâte faire quelque chose qui te fit plaisir ? N’as-tu point de souhait à former ?

L’ombre : Pas d’autre que le souhait que formait le « chien » philosophe devant le grand Alexandre : Ôte-toi un peu de mon soleil, je commence à avoir trop froid.

Le voyageur : Que dois-je faire ?

L’ombre : Marche sous ces pins et regarde autour de toi vers les montagnes, le soleil se couche.

Le voyageur : Où es-tu ? Où es-tu ?