ou de tout ce qu’ils ont aimé, mais surtout les êtres
dont la sexualité s’est sublimée, ont trouvé leur
bonheur dans le christianisme.
Le christianisme accompli. — Il y a même, dans
le sein du christianisme, un sentiment épicurien
qui part de l’idée que Dieu ne peut demander à
l’homme, sa créature faite à son image, que ce que
celui-ci est à même d’accomplir, que, par conséquent,
la vertu et la perfection chrétiennes peuvent
être atteintes et le sont souvent. Si donc on croit,
par exemple, que l’on aime ses ennemis — quand
même ce ne serait qu’une croyance, un jeu de l’imagination
et nullement une réalité psycholpgique
(donc pas de l’amour) — on devient parfaitement
heureux tant que persiste cette croyance. (Pourquoi
en est-il ainsi ? le psychologue et le chrétien ne
seront certainement pas d’accord à ce sujet). Il se
pourrait donc que la vie terrestre devînt, par la foi,
je veux dire par l’imagination, par l’idée que l’on
satisfait non seulement à cette revendication d’aimer
ses ennemis, mais encore à toutes les autres
prétentions chrétiennes et que l’on s’est vraiment
approprié et assimilé la mise en demeure chrétienne
« soyez parfait comme votre père qui est âux cieux
est parfait », que la vie terrestre devînt, en effet,
une vie bienheureuse. L’erreur peut donc transformer
en vérité la promesse du Christ.
De l’avenir du christianisme. — On peut faire