Page:Nietzsche - La Généalogie de la morale.djvu/13

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pour remplacer l’invraisemblable par le vraisemblable, et, suivant les circonstances, une erreur par une autre. C’est alors, je le répète, que je mis pour la première fois en pleine lumière ces hypothèses sur les origines qui sont le sujet de ces dissertations, d’une façon maladroite sans doute, je suis le dernier à me le dissimuler, sans avoir encore ni la liberté, ni le langage propre à ce domaine spécial, avec maintes défaillances et des fluctuations multiples. Pour les détails, que l’on compare ce que je dis dans Humain, trop humain, aphorisme 45, sur la double origine du bien et du mal (c’est-à-dire que ces concepts sont différents suivant qu’ils sont nés de la sphère des maîtres ou de celle des esclaves) ; de même, mes idées sur la valeur et l’origine de la morale ascétique (aph. 136 et suiv.) ; puis sur la moralité des mœurs (aph. 96, 99, — vol. II aph. 89), ce genre de morale beaucoup plus ancien, plus primitif, qui diffère toto cœlo de l’évaluation altruiste (où le Dr  Rée voit, comme tous les généalogistes anglais de la morale, l’évaluation morale en soi) ; enfin aph. 92. — Voyez encore dans le Voyageur et son ombre, aph. 26 — Aurore, aph. 112, mes théories sur l’origine de la justice considérée comme un accord passé entre des puis-