Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 1, 1903.djvu/161

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rne : c’est peu de chose. Le reste, c’est le développement particulier d’un certain type de saint, d’après ce qu’ils considéraient comme sacré. Toute la doctrine du miracle, y compris la résurrection, est une conséquence de la glorification de la communauté, qui prêtait à son maître ce dont elle était capable, mais à un degré supérieur (ou plutôt elle le déduisait de sa propre force).

102.

Le christianisme est encore possible à chaque instant… Il n’est lié à aucun des dogmes impudents qui se sont décorés de son nom : il n’a besoin ni de la doctrine d’un Dieu personnel, ni de celle du péché, ni de celle de l’immortalité, ni de celle de la rédemption, ni de celle de la foi : il peut absolument se passer d’une métaphysique, plus encore de l’ascétisme et d’une " science naturelle " chrétienne… Celui qui dirait aujourd’hui : " Je ne veux pas être soldat ", " je ne m’occupe pas des tribunaux ", " je ne réclame pas l’aide de la police ", " je ne veux rien faire qui trouble ma paix intérieure : et, si je dois en souffrir, rien ne me conservera mieux la paix que la souffrance… " - celui-là serait chrétien. Toute la doctrine chrétienne de ce que l’on doit croire, la " vérité " chrétienne tout entière, n’est que mensonge. C’est exactement la contre-p