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Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 1, 1903.djvu/168

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ester au dehors - aussi bien l’ardeur de l’amour que l’ardeur de la haine. Lorsque l’on voit les êtres qui vous sont le plus chers sacrifiés pour sa foi on devient agressif ; on doit la victoire du christianisme à ses persécuteurs. L’ascétisme dans le christianisme n’est rien de spécifique : c’est ce que Schopenhauer a mal compris. L’ascétisme pénètre le christianisme partout où il existait déjà sans celui-ci. Le christianisme hypocondriaque, la torture et les tourments de la conscience appartiennent également à un terrain particulier, où les valeurs chrétiennes ont pris racine : ce n’est pas le christianisme proprement dit. Le christianisme a absorbé toutes espèces de maladies qui règnent sur les terrains morbides : on pourrait tout au plus lui reprocher de n’avoir su se défendre contre aucune contagion. Mais c’est là précisément son essence : le christianisme représente un type de la décadence.

111.

Païen-chrétien. — Païenne est l’affirmation de tout ce qui est naturel, l’innocence dans le naturel, l’ingénuité. Chrétienne est la négation de tout ce qui est naturel, l’indignité en face de la nature, la contre-nature. Pétrone, par exemple, est " innocent " : comparé à cet homme heureux, un chrétien a, une fois pour toutes, perdu son innocence. Mais c