Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 1, 1903.djvu/215

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ulte… L’idée molle et lâche de l’" homme ", à la façon de Comte, de Stuart Mill, au besoin on en fait même un objet de culte… C’est toujours le culte de la morale chrétienne sous un nom nouveau… Chez les libres penseurs, par exemple chez Guyau. L’idée molle et lâche de " l’art ", envisagé au point de vue de la compassion pour tous ceux qui souffrent, pour les déshérités (il en est même ainsi de l’histoire par exemple chez Thierry) : c’est toujours le culte de l’idéal moral chrétien. Et si l’on veut encore parler de l’idéal socialiste, qu’est-ce, sinon une interprétation lourde et inexacte de l’idéal moral chrétien ?

159.

L’état de corruption. — Il faut comprendre le lien intime qui lie toutes les formes de la corruption, et ne pas oublier la corruption chrétienne (Pascal en est le type) ; ni la corruption socialiste-communiste (une conséquence de la corruption chrétienne ; — la plus haute conception de la société chez les socialistes est, au point de vue scientifique, la plus basse dans la hiérarchie des sociétés) ; la corruption de l’" au-delà " : comme si, en dehors du monde véritable, celui du devenir, il y en avait un autre, celui de l’être. Ici il ne saurait y avoir de traité : ici il faut extirper, détruire, faire la guerre, il faut arracher de partout l’étalon chrétien nihiliste et le comb