Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 1, 1903.djvu/229

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inférieurs de la vie, que l’on voit dans la plus profonde nécessité de croissance vitale, dans l’amour de soi, le principe mauvais, que l’on voit par le principe dans le but typique de la régression, la contradiction des instincts, dans l’" altruisme ", dans la perte du point d’appui, dans le dépouillement de la personnalité, dans l’" amour du prochain " une valeur supérieure, que dis-je ! la valeur par excellence. Comment ? L’humanité elle-même serait-elle en décadence ? L’aurait-elle été toujours ? Ce qui est certain c’est que l’on ne lui a enseigné comme valeurs supérieures que des valeurs de décadence. La morale de l’oubli de soi est la morale de régression par excellence. — Une possibilité reste encore ouverte, c’est que ce n’est pas l’humanité qui est en décadence, mais les maîtres de celle-ci !… Et, en effet, voici ma proposition : les maîtres, les conducteurs de l’humanité étaient des décadents : de là transmutation de toutes les valeurs dans un sens nihiliste (de l’" au-delà "…). Ils s’appelaient moralistes, quelles que soient d’autre part leurs qualités, philosophes peut-être, prêtres, prophètes, voyants, saints : ils croyaient tous, tant qu’ils étaient, à la morale, ils étaient d’accord pour une chose, — rendre l’humanité " meilleure "…

d.

Un immoraliste que pouvait-il, par contre, exi