Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 1, 1903.djvu/235

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sa perfection), — par conséquent on concluait toujours à sa propre volonté… (Critique : toute action parfaite est précisément inconsciente et non plus voulue ; la conscience exprime un état personnel imparfait et souvent maladif. La perfection individuelle conditionnée par la volonté, sous forme de conscience, de raison, avec la dialectique, est une caricature, une sorte de contradiction de soi… Le degré de conscience rend la perfection impossible… Une des formes du cabotinage.) Maintenant on s’empare progressivement de tous ses états supérieurs, de tous les sentiments qui vous inspirent de la fierté, on accapare toutes les actions et toutes les œuvres. Autrefois, on croyait se faire honneur à soi-même lorsque l’on ne se considérait pas comme responsable de ses actions les plus élevées, mais qu’on les prêtait à Dieu. La contrainte de la volonté était tenue pour ce qui donne à un acte une valeur supérieure : Dieu passait alors pour en être l’auteur… — Vient le contre-mouvement : celui des moralistes, avec toujours le même préjugé, celui de croire que l’on n’est responsable de quelque chose que si on l’a voulu. La valeur de l’homme est fixée comme valeur morale : par conséquent sa valeur doit être une causa prima par conséquent, il doit y avoir un principe dans l’homme, un " libre arbitre " qui serait cause première. — Il y a là toujours l’arrière