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Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 1, 1903.djvu/284

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par cette idée). Il n’existe nul endroit, nul but, nul sens sur quoi nous puissions décharger notre être, notre façon d’être de telle ou telle manière. Mais avant tout, personne ne serait capable de nous décharger : on ne peut pas juger, mesurer, comparer ou même nier l’ensemble ! Pourquoi pas ? — Pour cinq raisons, accessibles toutes les cinq aux intelligences, fussent-elles même les plus médiocres : par exemple parce qu’il n’existe rien en dehors du Tout… Et, encore une fois, c’est là une grande consolation, car c’est là que repose l’innocence de tout ce qui est.

213.

L’idée d’un " acte répréhensible " nous fait des difficultés. Rien de tout ce qui arrive en général ne peut être répréhensible en soi : car on ne saurait vouloir l’éloigner ; toute chose est tellement liée au tout que, si l’on voulait exclure quelque chose, on exclurait en même temps le tout. Un acte répréhensible ce serait donc, généralisé, un monde réprouvé… Et alors encore : dans un monde réprouvé la réprobation serait aussi répréhensible… Et la conséquence d’une façon de penser qui rejette tout serait une pratique qui affirme tout… Si le devenir est un grand anneau, toutes choses ont une égale valeur, elles sont également éternelles, également nécessaires. — Dans toutes les corrélations d