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Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 1, 1903.djvu/292

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générale la vertu en faveur de son idéal ; on nie l’idéal plus ancien, jusqu’à en faire l’opposition à tout idéal. Il faut pour cela un véritable art dans la calomnie. Deuxième formule : on prend un type particulier que l’on fixe comme étalon général ; on projette ce type dans les choses, derrière les choses, derrière la destinée des choses - et on l’appelle Dieu. Troisième formule : on décrète que les adversaires de son idéal sont les adversaires de Dieu ; on invente à son propre usage le droit au grand pathos, le droit à la puissance, le droit de maudire et de bénir. Quatrième formule : on fait dériver toute souffrance, toutes les choses inquiétantes, terribles et fatales d’une opposition contre son idéal : — toute souffrance suit, comme la punition après la faute, même chez les partisans (à moins que ce ne soit une épreuve, etc.). Cinquième formule : on va jusqu’à considérer la nature comme opposition à son propre idéal : on prétend que c’est une preuve de patience, une sorte de martyre de supporter si longtemps la vie dans le naturel ; on s’applique à avoir du dédain dans l’allure et les attitudes en face des " choses naturelles ". Sixième formule : la victoire de la contre-nature, du castratisme idéal, la victoire du monde des