Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 1, 1903.djvu/297

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re, — et une autre morale, par quoi cette décadence se formule précisément, se justifie et aide à la descente… La première est généralement stoïque, dure, tyrannique - le stoïcisme lui-même fut une pareille morale d’enrayure - ; l’autre est exaltée, sentimentale, elle a pour elle les femmes et les beaux sentiments.

221.

La conception de la hiérarchie des passions tout entière : comme si être dirigé par la raison était chose juste et normale, — tandis que les passions sont immorales, dangereuses, mi-bestiales et comme si, conformément à leur but, celles-ci n’étaient pas autre chose que des envies de plaisir. La passion est ravalée : 1) lorsqu’elle elle se manifeste d’une façon insolite, sans être nécessaire, sans être, elle, le mobile ; 2) lorsqu’elle envisage quelque chose qui n’a pas de valeur supérieure, un plaisir… La méconnaissance de la passion et de la raison, comme si cette dernière était un être à part et non pas seulement un état de rapport entre différentes passions et différents désirs ; comme si toute passion ne renfermait pas en elle sa quantité de raison…

222.

La morale religieuse. — L’émotion, le