Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 1, 1903.djvu/311

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

serait la contre-nature elle-même érigée en morale !

230.

Ce que j’essaye de rendre sensible de toutes mes forces : a) qu’il n’y a pas de confusion plus néfaste que celle que l’on fait entre la discipline et l’affaiblissement : ce qui a été fait jusqu’à présent… La discipline, telle que je l’entends, est un moyen pour accumuler les forces prodigieuses de l’humanité, pour que les générations puissent édifier leur œuvre sur le travail de leurs ancêtres - non seulement extérieurement, mais intérieurement, s’édifiant organiquement sur les racines du passé afin d’augmenter leur ampleur… b) que cela constitue un danger extraordinaire de croire que l’humanité pourrait se développer dans son ensemble et devenir plus forte si les individus devenaient faibles, égaux, répondant à une moyenne… L’humanité est une chose abstraite : le but de la discipline, même dans le cas le plus particulier, ne peut être que l’homme le plus fort ( - celui qui n’est pas dompté est faible, dissipé, inconstant - ).

231.

Voici ma conclusion : l’homme véritable représente une valeur bien supérieure à celle de l’homme que pourrait " souhaiter " n’importe quel idéal, et que l’on a présenté jusqu’ici ; tout ce que l