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Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 1, 1903.djvu/324

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ptait que les moments conscients dans l’homme en tant que causes), qui considérait la conscience comme un attribut de l’âme, qui cherchait une volonté (c.-à-d. une intention) derrière toute action - cette psychologie aurait pu répondre simplement, en premier lieu : Que veut l’homme ? Réponse : le bonheur (on n’osait pas dire la " puissance " : c’eût été immoral) ; — par conséquent, il y a dans toute action de l’homme une intention d’atteindre par elle le bonheur. En deuxième lieu : si l’homme n’atteint pas effectivement le bonheur, à quoi cela tient-il ? Aux méprises qu’il commet en ce qui concerne les moyens. — Quel est infailliblement le moyen pour arriver au bonheur ? Réponse : la vertu. — Pourquoi la vertu ? — Parce qu’elle est la sagesse la plus haute et parce que la sagesse rend impossible la faute qui consiste à se tromper dans les moyens ; en tant que raison la vertu est le chemin du bonheur. La dialectique est l’occupation continuelle de la vertu, parce qu’elle exclut tout trouble de l’intellect, toutes les passions. De fait, l’homme ne veut pas le " bonheur ". La joie est un sentiment de puissance : lorsque l’on exclut les passions, on exclut les conditions qui provoquent au plus haut degré le sentiment de puissance, par conséquent la joie. La sagesse la plus haute est un état froid et clair qui est loin de provoquer ce sentiment de bonheur qu’apporte avec elle toute espèce d’ivresse…