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Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 1, 1903.djvu/337

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me en lui l’héritage du prêtre. — Même lorsqu’il est un rival il est forcé de lutter pour les mêmes choses, avec les mêmes moyens que le prêtre de son temps. — Il aspire à l’autorité la plus élevée. Qu’est-ce qui donne l’autorité, lorsque l’on n’a pas entre les mains la puissance physique (lorsque l’on ne tient pas le troupeau, lorsque l’on ne possède pas d’armes…) ? Comment gagne-t-on surtout l’autorité sur ceux qui possèdent la force physique et l’autorité ? (Les philosophes entrent en concurrence dans leur vénération pour le prince, le conquérant victorieux, le sage homme d’État.) Ils sont forcés de faire naître l’idée qu’ils ont entre les mains une puissance plus haute, plus forte - Dieu. Rien ne leur est assez fort : on a besoin de l’intermédiaire et du service des prêtres. Ils s’entremettent comme puissances indispensables. Ils ont besoin, comme condition d’existence : 1) que l’on croie à la supériorité absolue de leur Dieu, à leur Dieu, 2) qu’il n’y ait pas d’autre accès, pas d’accès direct pour arriver à Dieu. La seconde exigence crée, à elle seule, l’idée de l’" hétérodoxie " ; la première celle des " incrédules " (c’est-à-dire ceux qui croient à un autre Dieu - ).

250.

Les prêtres - et, avec les demi-prêtres, les philosophes - ont appelé, de tous temps, vérité une doctrine dont l’effet éducateur était bienfa