Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 1, 1903.djvu/339

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rang dans le monde, chez les " maîtres " ; on se souvient comment Goethe fut de tous temps combattu en Allemagne (Klopstock lui-même et Herder donnèrent en cela le " bon exemple ", — qui se ressemble s’assemble).

251.

Il est difficile ici de garder son sérieux. Au milieu de tous ces problèmes, on ne saurait faire une figure d’enterrement.. La vertu, en particulier, a des attitudes telles qu’il faudrait être dyspeptique pour ne pas compromettre sa dignité. Et tout grand sérieux - n’est-il pas déjà, par lui-même, une maladie ? un premier enlaidissement ? Le goût pour la laideur s’éveille en même temps que s’éveille le sérieux ; c’est déjà déformer les choses que de les prendre au sérieux… Prenez la femme au sérieux : comme la plus belle femme devient laide aussitôt !…

252.

L’erreur et l’ignorance sont néfastes. — L’affirmation que la vérité existe et que c’en est fini de l’ignorance et de l’erreur exerce une des plus grandes séductions. En admettant qu’elle soit crue, la volonté d’examen, de recherche, de prudence, d’expérience en est immédiatement paralysée : elle peut même passer pour criminelle, parce qu’elle est un doute à l’égard de la vé