Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 1, 1903.djvu/64

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

perfection suprême (conclusion de Leibniz… ) — et l’on ne doutait pas de savoir ce qui appartient à la perfection -, alors le mal ne peut être qu’apparent (chez Spinoza, d’une façon plus radicale, l’idée de bien et de mal) ou bien il faut le déduire de la fin suprême de Dieu ( — peut-être comme conséquence d’une faveur spéciale de la divinité qui permet de choisir entre le bien et le mal : c’est le privilège de ne pas être un automate ; la " liberté " au risque de se tromper, de choisir mal… par exemple chez Simplicius dans son commentaire d’Epictète).

Ou bien notre monde est imparfait, le mal et la faute sont réels, sont déterminés, absolus, inhérents à leur être ; alors il ne peut pas être le monde-vérité : alors la connaissance n’est que le chemin pour arriver à la négation de celui-ci, alors il est une erreur que l’on peut reconnaître comme telle. C’est là l’opinion de Schopenhauer basée sur des hypothèses de Kant. Pascal est plus désespéré encore : il comprit que sa connaissance, elle aussi, devait être corrompue, falsifiée, — que la révélation est nécessaire pour comprendre le monde, même d’une façon négative…

14.

Les causes qu’il faut prêter à la venue du pessimisme :

1) Les instincts vitaux les plus puissants et