Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 1, 1903.djvu/66

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ions correspondent à une époque populacière parce qu’on les saisit plus facilement.

Le monde réprouvé en présence d’un monde édifié artificiellement, d’un " monde-vérité ", qui est seul à avoir un prix. — Mais enfin l’on découvre de quels matériaux est fait le " monde-vérité ", l’on s’aperçoit qu’il ne reste plus que le monde réprouvé et l’on porte au compte de celui-ci cette suprême désillusion.

Alors on est en face du nihilisme : on a conservé les valeurs qui jugent — et rien de plus  !

Ceci donne naissance au problème de la force et de la faiblesse :

1) les faibles s’y brisent,

2) les forts détruisent ce qui ne se brise pas,

3) les plus forts surmontent les valeurs qui jugent.

Tout cela réuni crée l’âge tragique.

16.

Pour la critique du pessimisme. — La " prépondérance de la peine sur la joie " ou bien le contraire (l’hédonisme) : ces deux doctrines sont déjà des signes du nihilisme.

Car, dans les deux cas, on ne fixe pas d’autre sens final que les phénomènes de plaisir ou de déplaisir.

Mais ainsi parle une espèce d’hommes qui n’a plus le courage de se fixer une volonté, une intent