Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 1, 1903.djvu/80

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28.

Contre Rousseau. — L’homme n’est malheureusement plus assez méchant ; les adversaires de Rousseau qui disent " l’homme est une bête de proie " n’ont malheureusement pas raison. Ce n’est pas la corruption qui est la malédiction de l’homme, mais l’amollissement et le moralisme. Dans la sphère que Rousseau combattait avec le plus de violence on trouvait encore l’espèce relativement la plus forte et la mieux venue ( — celle qui possédait encore les grandes passions non brisées : la volonté de puissance, la volonté de jouissance, la volonté et le pouvoir de commander). Il faut comparer l’homme du XVIII siècle avec celui de la Renaissance (et aussi celui du XVIIe siècle en France) pour comprendre de quoi il s’agit : Rousseau est un symptôme du mépris de soi et de la vanité échauffée — indices que la volonté dominante fait défaut : il moralise et cherche la cause de son état misérable d’homme rancunier dans les classes dominantes.

29.

Rousseau : La règle fondée sur le sentiment, la nature comme source de la justice, l’affirmation que l’homme se perfectionne dans la mesure où il s’approche de la nature (d’après Voltaire, dans la mesure ou il s’en éloigne). Les mêmes époques