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L'individualisme est une façon modeste et encore inconsciente de la " volonté de puissance "; il semble qu'il suffise à l'individu de se libérer d'une prépondérance de la société (que ce soit l'Etat ou l'Eglise... ). L'individu ne se place pas en opposition en tant que personne, mais seulement en tant qu'unité; il représente toutes les unités contre la collectivité.
Cela signifie qu'instinctivement il se pose en égal avec toutes les unités; ce qu'il obtient, il ne l'obtient pas pour lui-même, en tant que personne, mais comme nombre un, contre la somme totale.
Le socialisme n'est qu'un moyen d'agitation de l'individualisme: il conçoit que, pour aboutir à quelque chose, il faut organiser une action commune, une " puissance ". Mais ce à quoi il veut aboutir, ce n'est pas la société, but de l'individu, mais la société, moyen pour rendre possibles beaucoup d'individus. C'est là l'instinct des socialistes, sur quoi ils se trompent fréquemment ( - sans oublier que, pour parvenir à leurs fins, il leur faut souvent tromper les autres). Le sermon altruiste au service de l'égoïsme individuel: une des duperies les plus habituelles du XIXe siècle.
L'anarchisme n'est, de son côté, qu'un moyen d'agitation du socialisme; avec ses moyens, il é