Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 2.djvu/228

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qu'un homme possède par lui-même n'est pas appréciée comme elle le mérite, on la néglige presque, on la nie presque. C'est un reste de la téléologie naïve que de ne juger de la valeur de l'homme que par rapports aux hommes.

425.

Les dépravés et les licencieux: leur influence déprimante sur la valeur du désir. C'est la terrible barbarie des mœurs qui force, surtout au Moyen Âge, à une véritable " ligue de la vertu " - ainsi qu'à des exagérations tout aussi terribles au sujet de ce qui fait la valeur de l'homme. La "civilisation" en lutte (domestication) a besoin de toute espèce de fers et de tortures pour se maintenir contre le caractère terrible et la nature de fauve.

Ici une confusion serait toute naturelle, bien que d'une influence des plus néfastes. Ce que des hommes de puissance et de volonté peuvent exiger d'eux-mêmes donne aussi la mesure des droits qu'ils peuvent s'accorder. De pareilles natures sont l'opposé des natures vicieuses et intempérantes: bien que dans certaines circonstances elles fassent des choses, pour lesquelles un autre homme serait convaincu de vice et d'intempérance.

L'idée de " l'égalité des hommes devant Dieu " est ici très compromettante; on défendit des actions et des convictions qui, par elles-mêmes, faisaient partie des prérogatives des hommes forts et bien