Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 2.djvu/49

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absolu - ce monde est plein de contradictions: donc il existe un monde sans contradictions; - ce monde est dans son devenir, par conséquent il existe un monde qui est: - tout cela ne sont que de fausses conclusions (résultat d'une confiance aveugle en la raison: si A existe, il faut aussi qu'existe son idée contraire B). C'est la souffrance qui inspire ces conclusions: au fond, ce sont là seulement les souhaits d'un pareil monde - de même, la haine d'un monde qui fait souffrir s'exprime par ce fait que l'on en imagine un autre, un monde plus précieux: le ressentiment des métaphysiciens à l'égard de la réalité devient ici créateur.

Seconde série de questions: pourquoi souffrir ?... et de là ressort une conclusion sur le rapport du monde-vérité avec notre monde d'apparence, de changement, de souffrance, de contradiction: 1) La souffrance comme conséquence de l'erreur: comment l'erreur est-elle possible ? - 2) La souffrance comme conséquence de la faute: comment la faute est-elle possible ? ( - des expériences tirées de la sphère de la nature que l'on universalise et que l'on projette dans le monde " en soi "). Mais si le monde conditionné est en relation de causalité avec le monde absolu, il faut que la liberté de commettre l'erreur et la faute soit également conditionnée par celui-ci et de nouveau l'on interroge et l'on demande à quelle fin ?... Le monde de l'erreur, du devenir, de la contradiction,