Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 2.djvu/74

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de l'idée du nombre, du sujet, du mouvement: nous y conservons notre œil, notre psychologie.

Si nous éliminons ces adjonctions, il ne reste point de " choses ", mais des quantités dynamiques, qui se trouvent dans un rapport de tension avec toutes les autres quantités, dont l'essence même réside dans ces rapports avec toutes les autres quantités, dans leur " action " sur elles. La volonté de puissance n'est point un être, point un devenir, mais un pathos, - elle est le fait élémentaire d'où résulte un devenir et une action...

La mécanique formule des phénomènes de succession, elle les formule au point de vue sémiotique, avec des moyens d'expression sensibles et psychologiques: elle ne touche point à la force causale.

Si l'essence intime de l'être est volonté de puissance; si le plaisir est l'augmentation de la puissance, le déplaisir le sentiment de ne pas pouvoir résister et se rendre maître: ne nous est-il pas permis de considérer le plaisir et le déplaisir comme des faits cardinaux ? La volonté est-elle possible sans cette double oscillation du oui et du non ?... Question absurde; quand l'essence même est volonté de puissance et, par conséquent, sensation de plaisir et de déplaisir ! Nonobstant, il est besoin d'oppositions, de résistances, donc, au point de vue relatif, d'unités qui empiètent.