Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 2.djvu/83

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combien ce moyen n'est que sémiotique. Exiger un langage d'expressions adéquates serait insensé: c'est l'essence même du langage et de ses moyens d'exprimer une simple relation... L'idée de " vérité "

est un contre-sens. Tout le royaume du " vrai " et du " faux " se rapporte aux relations entre les êtres et non pas à l'" en soi "... Il n'y a pas d'" êtres en soi " (ce sont les relations qui constituent les êtres... ) tout aussi peu qu'il peut exister une " connaissance en soi ".

La " volonté de puissance " est-elle une espèce de volonté ou bien est-elle identique à l'idée de " volonté " ? Est-elle équivalente à l'idée de désirer ou de commander ? Est-elle la " volonté " dont Schopenhauer prétend qu'elle est l'" en soi des choses ? "

J'affirme que la volonté de la psychologie, telle qu'elle a été enseignée jusqu'à présent, est une généralisation injustifiée, que cette volonté n'existe pas du tout, qu'au lieu de saisir le développement d'une volonté déterminée, sous des formes multiples, on a supprimé le caractère de la volonté, en en faisant disparaître la teneur et le but - : c'est le cas au plus haut degré chez Schopenhauer, car il appelle " volonté " un mot vide de sens. Il s'agit moins encore d'une " volonté de vivre ", car la vie n'est qu'un cas particulier de la volonté de puissance;