Page:Nietzsche - La Volonté de puissance, t. 2.djvu/95

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

nous faisons encore ce que nous sommes... Il faut se rendre compte de l'absurdité de cette attitude qui veut juger l'existence, et chercher à deviner encore ensuite de quoi il en retourne. C'est symptomatique.

312.

" La somme de déplaisir l'emporte sur la somme de plaisir: par conséquent, la non-existence du monde vaudrait mieux que son existence. " - " Le monde est quelque chose qui, raisonnablement, ne devrait pas exister parce qu'il occasionne au sujet sensible plus de déplaisir que de plaisir " - un pareil bavardage

s'appelle aujourd'hui pessimisme !

Le plaisir et le déplaisir sont des accessoires, ce ne sont pas des causes; ce sont des évaluations de second ordre, dérivées d'une valeur dominante, - le langage du sentiment affirme ce qui est " utile " et " nuisible " et ce langage est variable et dépendant. Car, chaque fois que l'on dit que quelque chose est

" utile " ou " nuisible ", il y a encore cent façons de demander utile à quoi ?, nuisible en quoi ?

Je méprise ce pessimisme de la sensibilité: il est une marque de profond appauvrissement vital.

313.

La préoccupation de soi-même et de son " salut é