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Page:Nietzsche - Le Gai Savoir, 1901.djvu/33

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LE GAI SAVOIR

Il vit même au-dessus de la louange,
Il est d’en-haut !


61.

LE SCEPTIQUE PARLE

La moitié de ta vie est passée,
L’aiguille tourne, ton âme frissonne !
Longtemps elle a erré déjà,
Elle cherche et n’a pas trouvé — et ici elle hésite ?

La moitié de ta vie est passée :
Elle fut douleur et erreur, d’heure en heure !
Que cherches-tu encore ? Pourquoi ? — —
C’est ce que je cherche — la raison de ma recherche !


62.

ECCE HOMO

Oui, je sais bien d’où je viens !
Inassouvi, comme la flamme,
J’arde pour me consumer.
Ce que je tiens devient lumière,
Charbon ce que je délaisse :
Car je suis flamme assurément !


63.

MORALE D’ÉTOILE

Prédestinée à ton orbite,
Que t’importe, étoile, l’obscurité ?

Roule, bienheureuse, à travers ce temps !
La misère te paraît étrangère et lointaine !

Au monde le plus éloigné tu destines ta clarté ;
La pitié doit être péché pour toi !

Tu n’admets qu’une seule loi : sois pur !