prochains et les plus personnels « à la gloire de Dieu », et « pour le salut de l’âme ». Cette tyrannie, cet arbitraire, cette sévère et grandiose sottise ont éduqué l’esprit. Il apparaît que l’esclavage est, soit au sens grossier, soit au sens plus subtil, le moyen indispensable de discipline et d’éducation intellectuelles. Considérez toute morale sous cet aspect. C’est la « nature » dans la morale qui enseigne à détester le laisser-aller, la trop grande liberté et qui implante le besoin d’horizons bornés et de tâches qui sont à la portée, qui enseigne le rétrécissement des perspectives, donc, en un certain sens, la bêtise comme condition de vie et de croissance. « Tu dois obéir à n’importe qui, et tu dois obéir longtemps, autrement tu iras à ta ruine, et tu perdras le dernier respect de toi-même. » Voilà qui me paraît être l’impératif moral de la nature, qui n’est ni « catégorique », contrairement aux exigences du vieux Kant (de là cet « autrement » — ) ni ne s’adresse à l’individu (qu’importe l’individu à la nature — ) mais à des peuples, des races, des époques, des castes — avant tout, à l’animal « homme » tout entier, à l’espèce homme.
Les races laborieuses ont grand’peine à supporter l’oisiveté. Ce fut un coup de maître de l’instinct anglais de sanctifier le dimanche dans les masses et de le rendre ennuyeux pour elles, à tel point que