me défie de moi, aucune porte ne m’est ouverte ici » ; ou : « à supposer qu’elle fût ouverte, pourquoi faudrait-il entrer » ? ou : « à quoi servent des hypothèses hâtives ? S’abstenir des hypothèses pourrait être une preuve de bon goût. Vous faut-il donc absolument redresser quelque chose qui n’est pas droit ? boucher toutes les ouvertures avec une étoupe quelconque ? N’y a-t-il pas le temps pour cela ? Le temps n’a-t-il pas bien le temps ? Ô gent diabolique, ne pouvez-vous attendre ? L’incertain même a son charme, le Sphinx même est une Circé, et Circé même était une philosophe. » — Ainsi se console le sceptique, et il est de fait qu’il a besoin de quelque consolation. Car le scepticisme est la forme la plus spirituelle d’une certaine condition physiologique aux aspects multiples qu’en langage vulgaire on nomme débilité nerveuse ou état morbide ; il se produit toujours lorsque des races ou des conditions sociales, longtemps éloignées les unes des autres, se mélangent d’une façon décisive et soudaine. Dans la génération nouvelle, qui a dans le sang des mesures et des valeurs diverses, tout est émoi, trouble, doute, tentative. Les forces les plus hautes ont un effet restrictif, les vertus mêmes ne se permettent pas mutuellement de croître et d’acquérir de la force ; dans le corps et dans l’âme manquent l’équilibre, le centre de gravité, la sûreté perpendiculaire. Mais ce qui, chez de pareils métis, est avant tout malade et dégénéré, c’est la
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PAR DELÀ LE BIEN ET LE MAL