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POÉSIES

yseult
Que c’est beau, la jeunesse ! Ah ! doux et frais amour !
Quel contraste entre cet éphèbe et ce pandour.
tristan
En effet, je suis beau, Madame, je l’avoue.
Oui, déjà le coton viril orne ma joue,
Mon menton se dessine en vigoureux méplat.
Regardez. — Mes yeux noirs abondent en éclat
Ma peau claire n’est pas fanée au vent des fièvres,
La grâce ombre mes commissures de lèvres,
Je suis svelte, mes reins souples, mes mollets
Sans être gros ne sont pas précisément laids.
J’ai le pied fin, la main fine, la taille fine,
Mes cheveux sont un ciel que l’aurore illumine
Et mes ongles sont longs, roses, purifiés,
Matin et soir mes dents blanches, vérifiez ?
yseult
Avec délice, cher Tristan, je vérifie !
Elle l’embrasse.
tristan
Cherchons la vérité, c’est la philosophie.
Cherchons-là.
yseult et tristan (ensemble)
La voici.