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L’EMPLOYÉ



Le petit employé de la poste restante
Vient tard à son bureau, son allure est très lente.
Il s’assied renfrogné sur son fauteuil en cuir,
Car il sait qu’aux clients il lui faudra servir
Les lettres, les journaux à timbre coloriste
Et même les mandats ! — Cet homme obscur est triste.
Il se dit, en flairant un billet parfumé,
Qu’il ne voyage pas, et qu’il n’est pas aimé,
Que son nom composé de syllabes comiques
N’est jamais imprimé dans les feuilles publiques.
Vient tard à son bureau, son allure est très lente.