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La nouvelle de la capitulation de Metz parvint à ce moment à Paris ; l’insuccès du dernier combat du Bourget augmenta l’exaspération des esprits. Les hommes de désordre en profitèrent. Une sédition éclata.

Le 31 octobre, 8 000 hommes de garde nationale se portèrent sur l’Hôtel de Ville et tinrent prisonniers les membres du gouvernement, pendant une partie de la journée. D’autres troupes arrivèrent et purent les dégager ; mais ce fut une grande tristesse et une grande inquiétude de voir qu’en présence de l’ennemi de pareilles tentatives d’insurrection pouvaient se produire. Craignant qu’une répression trop rigoureuse en augmentât le danger, le gouvernement se contenta de destituer quelques commandants de bataillon, et crut nécessaire de consolider son autorité, en consultant par un vote, non seulement la population, mais aussi l’armée.

Tandis que les troupes allemandes, fortement disciplinées, montraient à leur roi un dévouement absolu, l’armée française de Paris est ainsi troublée par les passions politiques, et le Gouvernement de la Défense nationale, issu d’une révolution, manque de confiance et doute de l’obéissance. La direction de la défense devait en être fâcheusement influencée.

Le vote populaire ayant été favorable, le gouverneur ordonna de nouvelles mesures pour préparer des sorties.


Cependant quelques pourparlers d’armistice avaient eu lieu ; mais, l’ennemi exigeant la remise d’un fort et n’ayant pas voulu consentir à laisser ravitailler Paris pendant l’armistice, les négociations ne continuèrent pas.


Les forces de la défense furent alors réparties en trois Armées :

La 1re Armée, formée de la garde nationale, sous les ordres du général Clément Thomas[1] ;

  1. Clément Thomas avait été député et colonel de la garde nationale en 1848. C’était un vieux républicain, honnête et énergique. Il fut assassiné pendant la Commune.