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Page:Niox - La guerre de 1870, simple récit.djvu/148

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n’étaient pas à l’abri d’un bombardement, mais la plupart n’étaient pas même en état de défense et n’avaient pas de garnisons constituées.

Après les premières grandes batailles autour de Metz, les Allemands organisèrent une sorte de parc de siège ambulant, qui se promenait d’une place à l’autre et les cueillait successivement. Trop souvent, ils se servirent de canons français, ainsi tombés entre leurs mains, pour bombarder d’autres villes françaises. C’est une histoire triste à raconter.

À quoi bon résister, disait-on ? cela ne changera rien au résultat ; on fera tuer inutilement soldats et habitants ; la ville sera brûlée et exposée aux violences de l’ennemi. Mieux vaut négocier comme ont fait les autres, qui étaient plus capables que nous de se défendre — et l’on capitulait.

On capitulait sans noyer les poudres, sans briser l’armement, sans enclouer les canons, et la garnison s’en allait en Allemagne, augmenter le nombre des prisonniers de guerre[1].


Les gouverneurs des forteresses étaient, pour la plupart, de vieux officiers, nullement à hauteur des devoirs imprévus qui leur incombaient, avec des places mal armées et des garnisons sans valeur militaire. Ils oublièrent qu’il n’est permis à une place assiégée d’écouter aucune proposition de l’ennemi, ni d’avoir aucun pourparler avec lui. Quels que soient les périls auxquels est exposée la population, une place ne doit pas se rendre tant qu’il lui reste un morceau de pain à manger et un coup de canon à tirer.

Et, lorsque la résistance n’est plus possible, il faut détruire tout le matériel et ne réclamer aucune condition.




  1. Après la guerre, une commission d’enquête eut la mission d’examiner la conduite des commandants des forteresses. Presque tous furent sévèrement blâmés.