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(4e corps), qui arrivait sur le champ de bataille après une marche forcée, heurta la brigade allemande de Wedell, harassée, elle aussi, par une longue marche. Les infanteries se joignirent à la baïonnette. Sur un éffectif de 4 500 hommes, les Allemands laissèrent, en quelques instants, sur le terrain, 72 officiers et 2 500 hommes, dont 300 prisonniers.

Leur situation était critique ; les dragons de la garde royale prussienne s’élancèrent pour dégager l’infanterie et, semant leurs morts sur le terrain, ils traversèrent la première ligne française.

Une grande partie des régiments de cavalerie des deux armées se trouvait, en ce moment, du côté des ailes marchantes. Vers sept heures du soir, ils s’abordèrent près de Tronville[1] ; 5 000 cavaliers s’y chargèrent avec furie, dans une terrible mêlée.

À la nuit tombante, les deux lignes adverses étaient parallèles l’une à l’autre ; la gauche française à Rezonville, la droite en face de Mars-la-Tour. Le combat ne prit fin que vers dix heures du soir. Les troupes bivouaquèrent sur le champ de bataille.

Les pertes étaient considérables des deux côtés. Aucun des deux adversaires ne pouvait s’attribuer la victoire ; mais, en réalité, les Allemands avaient atteint leur but, qui était d’empêcher l’armée française de continuer sa marche sur Verdun.

L’effectif des combattants a été estimé à 95 000 hommes pour les Allemands, 135 000 pour les Français.


Les Allemands eurent 16 000 hommes hors de combat, dont 4 500 tués.

Les pertes des Français s’élevèrent à peu près au même chiffre, dont 1 400 tués et 5 000 disparus[2].

  1. Le général de division Legrand fut tué en tête de la charge.
  2. L’artillerie allemande a tiré près de 20 000 coups de canon ; c’est une moyenne de plus de 88 coups par pièce.