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Page:Niox - La guerre de 1870, simple récit.djvu/47

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maréchal Canrobert, l’artillerie était insuffisante et les munitions manquaient ; les voitures envoyées à Metz pour les chercher, n’étaient pas revenues.

Saint-Privat est sur un dos de terrain, en avant duquel descend un long glacis que les balles d’infanterie balayaient. La Garde prussienne s’empara de Sainte-Marie-aux-Chênes ; vers cinq heures elle attaqua Saint-Privat de front. Elle fut écrasée sous le feu de mousqueterie. En une demi-heure, 6 000 morts et blessés couvrirent le champ de bataille. Presque tous les officiers supérieurs tombèrent.

Vers sept heures du soir, après une longue marche, le XIIe corps (saxon) arriva sur notre flanc droit. Le village de Saint-Privat était en flammes ; la résistance ne pouvait plus s’y prolonger. L’ennemi l’enleva après un dernier assaut sanglant.

À huit heures du soir, le 6e corps se retira sur Metz ; un peu plus tard, le 4e corps dut abandonner Amanvillers ; les autres troupes conservèrent leurs positions.


Pendant toute la journée, la division de grenadiers et l’artillerie de la Garde étaient restées immobiles à quelques kilomètres derrière Amanvillers, sans prendre part au combat.

Le maréchal Bazaine, qui se tenait au fort Saint-Quentin, ne voyait la bataille qu’à son aile gauche ; il ne se rendit pas compte de ce qui se passait à son aile droite et n’envoya pas d’ordres. Mais était-il nécessaire d’avoir des ordres pour marcher au canon[1] ?

À Forbach, à Frœschwiller, à Borny, la bataille fut engagée sans ordre par les avant-gardes allemandes, et aussitôt qu’elles avaient entendu le canon, toutes les autres troupes s’étaient hâtées. Il n’en fut malheureusement pas de même dans l’armée française.

  1. Les règlements disent formellement, aujourdhui, qu’à moins d’ordres positifs contraires, toute troupe doit marcher à l’ennemi, lorsqu’elle entend le bruit du combat. (Service en campagne.)