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encore bien souvent, dans la suite de la guerre, les combats commencer par des surprises.

Ces négligences tiennent, en partie, à notre tempérament. Nos précautions sont trop souvent mal prises. Il faut s’efforcer de corriger ces défauts par une attentive et sévère instruction en temps de paix.


Bataille de Beaumont (30 août). — Les troupes du 5e corps étaient donc au repos sans être protégées, bien que des gens de la campagne eussent prévenu de la présence de l’ennemi qui se massait dans les bois voisins ; les soldats s’occupaient, en toute insouciance du danger, aux divers travaux du camp. Vers midi et demi, l’artillerie allemande tira les premiers coups de canon à moins de 1 000 mètres. Malgré la surprise, il n’y eut pas de panique ; les troupes se rassemblèrent en ordre, et lorsque l’attaque de l’infanterie ennemie se dessina, elles firent un vigoureux retour offensif.

Après un combat de deux heures, elles abandonnèrent Beaumont ; la bataille s’étendit jusqu’à Mouzon[1], Le soir, toute l’armée française était passée sur la rive droite de la Meuse, en assez grande confusion[2].

Les Français eurent 4 800 hommes hors de combat ; les Allemands 3 500.


La bataille de Beaumont décida le maréchal de Mac-Mahon à renoncer à sa marche vers l’est ; il donna l’ordre à tous

  1. Le 5e cuirassiers eut la mission de défendre les abords de Mouzon. Il s’y dévoua par une charge à fond, qui coûta 3 officiers supérieurs tués, dont le colonel de Contenson, 7 officiers tués ou blessés, 100 hommes hors de combat.
  2. Un détachement de 200 hommes du 88e, commandé par le lieutenant-colonel Demange, s’était maintenu dans une ferme isolée ; il y passa la nuit et, le 31 au matin, se fit jour à travers l’ennemi pour atteindre le pont de Mouzon. — 90 hommes passèrent ; le reste fut tué ou pris.