Page:Niox - La guerre de 1870, simple récit.djvu/62

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l’artillerie disponible et donne à la division de cavalerie de réserve l’ordre de charger.

Il est environ deux heures.

Malgré les plus mauvaises conditions de terrain, la cavalerie s’élance à plusieurs reprises avec un admirable dévouement[1] ; elle est décimée. 800 hommes et près de 80 officiers restent sur le terrain, et les lignes ennemies, un instant rompues, se reforment.

Les Allemands ont rendu hommage à cette vaillance ; leurs rapports officiels disent que, malgré l’insuccès de ses efforts, la cavalerie française est en droit de jeter un regard de légitime orgueil sur ce champ de bataille, où elle succomba glorieusement.

On a reproché, non sans raison, à notre cavalerie de ne pas avoir su faire le service d’exploration auquel son instruction ne l’avait pas préparée ; mais, sur les champs de bataille, à Sedan, comme à Frœschwiller, elle ne ménagea jamais son sang.

Pendant ce temps, le général de Wimpffen, toujours dominé par l’idée de se faire jour à travers les masses ennemies, réunit 5 à 6 000 hommes et les entraîne sur Bazeilles, sans pouvoir s’ouvrir un passage.

Le mouvement concentrique des Allemands s’accentue de plus en plus, les troupes françaises refluent vers Sedan, que l’artillerie ennemie couvre maintenant de ses obus.


Il est trois heures ; tout espoir est perdu ; l’empereur Napoléon fait hisser le drapeau blanc sur une maison de la ville.

  1. ler, 3e, 4e chasseurs d’Afrique, 6e chasseurs, 4e lanciers. Le roi de Prusse, qui se tenait sur les hauteurs de la rive gauche de la Meuse, ne put, dit-on, s’empêcher de s’écrier en voyant cette charge héroïque : Ah ! les braves gens !

    Le général Margueritte, commandant la division de cavalerie, fut mortellement blessé en allant reconnaître le terrain de la charge.